Homélie du dimanche 14 juin 2020 – Fête du Saint Sacrement

Saint Jean 6, 51-58

Voici trois grandes vérités dans la Parole de Dieu d’aujourd’hui :

1- L’apprentissage de la marche au désert

Dans la première lecture du livre du Deutéronome on dit que le peuple d’Israël a passé plus de 40 ans au désert; il est passé par la pauvreté, comme si Dieu voulait savoir ce que le peuple de Dieu avait dans le cœur.

Dans notre marche dans le désert de la pandémie demandons-nous : Qu’est-ce que j’ai dans le cœur ? Qu’est-ce qui me reste de tout ce que j’ai vécu depuis la mi-mars ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Qu’est-ce qui l’est moins ?

Ne nous demandons pas ce que la covid-19 a apporté à notre foi, mais ce que notre foi a appris par la covid-19 :

• Je ne maîtrise pas et je ne contrôle pas tout. Je suis appelé à me laisser travailler par Jésus et Le laisser faire davantage.
• Que ma famille est importante et les liens sont à toujours à consolider.
• Que j’ai besoin de me retirer et de prendre le temps de m’arrêter ; le travail n’est pas l’essentiel dans la vie.
• Je dois prendre davantage de temps pour prier.
• Je dois revoir les priorités dans ma vie et les mettre à la bonne place.
• Je mets de côté certaines choses pour d’autres projets qui sont plus importants.  

2- Jésus veut habiter ton cœur

Jésus a inventé le Sacrement de l’Eucharistie pour se rendre présent à toi personnellement.

Depuis 2000 ans, depuis les apôtres, nous croyons que le pain et le vin deviennent par l’Esprit Saint le Corps et le Sang de Jésus.

Comment l’Eucharistie a-t-elle pris naissance et comment est-elle présente dans ce grand sacrement ?

1. La multiplication des pains : Jésus démontre à ses disciples qu’Il maîtrise la matière complètement.
2. Jésus apaise la tempête : Encore une fois Il montre qu’Il est le Maître, qu’Il est Dieu et qu’Il maîtrise parfaitement la matière.
3. Jésus dit : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel: si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. ».

« Je suis le pain de vie » : de nombreux disciples quittent Jésus à ce moment-là, ils croient qu’Il est fou…

Mais non Il n’est pas fou, Il peut tout ! Si Jésus avait parlé en parabole, en image Il aurait dit : « Ne partez pas, je parle en image… ». Pour les apôtres rien n’est impossible à Dieu; Il domine la matière, Il peut faire ce qu’Il veut de l’élément matériel. « Ceci est mon corps et mon sang. ». Par ces paroles il se fait une transformation radicale du pain et du vin en Son corps et Son sang. C’est le plus grand miracle que Jésus a réalisé. Ce miracle se prolonge encore aujourd’hui et jusqu’à la fin des temps… « Faites cela en mémoire de moi » par le ministère des prêtres qui succèdent aux apôtres. Donc, à l’appel du prêtre, Jésus se rend substantiellement présent, mais caché et voilé sous les apparences du vin et du pain.

Manger : c’est le premier commandement de Dieu! Souvenez-vous dans la genèse, Dieu dit à Adam et Ève : « Mangez de tous les fruits du jardin sauf de celui de l’arbre de la connaissance du bien et du mal… ». Donc, manger ce qu’Il nous donne et non pas se donner nous-même à manger (se croire Dieu et tout contrôler).

Les anciens rabbins qui ont étudié la Bible disaient que le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’est le fruit du péché. Le mot « péché » en hébreux se traduit à la même racine que le mot blé.

Adam et Ève mangent le blé (péché) qui donne la mort. Jésus lui, donne le blé qui donne la vie; c’est à dire Lui-même.

3- Ceci est mon corps, ceci est mon sang

Maintenant « Faites cela en mémoire de moi » c’est aussi « Donnez votre chair, et versez votre sang… ».

C’est aussi offrir nos vies à nos frères et sœurs mais également au Père. C’est devenir « pain de vie » pour les autres. Comme un couple qui se livre l’un à l’autre. Jésus se livre à nous…, nous aussi on est appelés à donner notre vie les uns pour les autres.

L’Eucharistie est l’essence de notre vie intérieure : notre cœur qui nous permet d’aimer comme Jésus a aimé, c’est à dire jusqu’au bout !

Père Dominic Richer