5e dimanche du Carême: Viens, Seigneur! Ouvre-Nous le chemin
Quand la mort donne la vie…
Jésus nous propose de suivre le chemin de la parabole du grain de blé. En acceptant de perdre sa vie, le Christ nous sauve; il nous donne la vie.
Depuis le début du Carême, nous avons récité ou chanté le psaume 50 très souvent. Pitié, Seigneur, car nous avons péché. Ce n’est pas parce que le Christ perd la mémoire que nous répétons souvent ces mots, mais ce psaume est celui de la miséricorde. Le pécheur demande d’être recréé de l’intérieur, il espère pouvoir partager sa joie avec ses semblables. Ainsi, la Nouvelle Alliance devient possible dans le Christ. Sur la croix, Jésus nous a ouvert un chemin. Il s’offre à nous pour nous faire traverser les eaux ténébreuses de la mort. Il trace pour nous la voie de la vie éternelle. Et Jésus nous donne l’exemple du courage jusqu’aux dernières heures de sa vie. « Mon âme est bouleversée. Père, sauve-moi de cette heure? Mais non. Père, glorifie ton nom! » Nous touchons là au cœur du mystère du Christ, de sa grande Passion, cette passion dont nous avons peur, tellement elle côtoie jusqu’à s’y perdre nos souffrances et notre mort. Notre époque est marquée plus que jamais par la peur et le refus de la souffrance de toutes sortes : physique, morale… Nous consacrons des efforts considérables pour l’effacer de nos vies quitte à préférer la mort.
Nous aimerions mieux que le Fils ait échappé à la mort et s’en soit tiré glorieusement dans l’immédiat d’une victoire sans la souffrance et sans la mort. Mais Jésus a voulu s’identifier à nous jusque-là, nous suivre jusque dans nos plus atroces détresses et dans la mort même qui est notre lot à tous. Car l’amour est à ce prix!
Désormais ces moments si difficiles de notre vie pourront être un chemin de vie, dans la fécondité d’une vie d’amour, d’une vie donnée, vie offerte qui sauve le monde. Le Christ nous attire ainsi vers lui dans son amour extrême. Il nous entraîne avec lui vers le Père pour que nous puissions vivre avec lui nous aussi dans la gloire du Père, en sa maison, pour toujours.
S. Isabelle Paquet, CND